L’Eglise de St Hilaire
L’église de St Hilaire-les-Andrésis, sous sa forme première, a une origine très ancienne, liée au prieuré d’Andrésy situé à l’emplacement du Ratelet tout proche. Les moines dépendaient de l’Abbaye de St Pierre le Vif de Sens.
La basse nef, au nord, d’architecture romane primitive, avec deux piliers à motifs décoratifs originaux serait du 10ème siècle. Dans un document de 1029, l’archevêque de Sens et Robert le pieux, roi de France, reconnaissent l’existence du monastère et de l’église de St Hilaire les Andrésis.
D’autres documents indiquent un incendie du bâtiment vers 1214 et le soutien des seigneurs de Courtenay pour sa reconstruction.
Durant les guerres de cent ans, cinq nouvelles destructions vont se succéder de 1358 à 1428, par les troupes anglaises ou leurs alliés Bourguignons.
La reconstruction qui suit à la fin du XVème et au XVIème siècle donne la forme du bâtiment que nous pouvons voir aujourd’hui. Elle est initiée sous l’autorité du prieur Louis de la Hure, proche de l’archevêque de Sens Tristan de Salazar, qui soutient peintres et sculpteurs de cette période.
Dans la Chapelle Nord, peut être ancien clocher, la voûte est soutenue par quatre chapiteaux sculptés représentant chacun un personnage. D’après leurs vêtement, ils pourraient s’agir du Pape Alexandre III , du Roi Robert le pieux, de l’Abbé de St Pierre le Vif et du Prieur d’Andrésy.
La période des guerres de religion, de 1562 à 1595, marque également les lieux, avec la destruction par Gabriel de Boulainvilliers, seigneur protestant de Courtenay, de tous les clochers et mobiliers des églises du secteur.
Le clocher actuel est construit au début du 17ème siècle et deux cloches sont bénites et installées vers 1650.
Au 18ème siècle, le chœur prend sa forme actuelle, et de grandes ouvertures sont pratiquées dans les deux chapelles latérales.
Durant la période révolutionnaire, une des cloches est descendue et fondue à Montargis. Les biens ecclésiastiques sont vendus.
Le mobilier actuel, la statuaire et les vitraux sont essentiellement du XIXème siècle, à l’exception des boiseries du chœur, du tabernacle en marbre et du retable sculpté du maître autel datés de 1749 et classés par les monuments historiques.
Suite à la dégradation de sa charpente, le clocher est tronqué et renforcé en 1927. Il en garde sa silhouette penchée si particulière. La croix d’origine est conservée et un original coq à deux pattes est installé.
Sur la place, près de la grande porte, une rare pierre des morts rappelle d’anciennes traditions quand le cimetière entourait l’église.
Le Château du Ratelet
Cette belle propriété de style louis XIII a été construite dans la première moitié du XVIème siècle par Claude Cordelle, bailli et gouverneur de Courtenay, pour lui servir de résidence d’été. Les formes harmonieuses des bâtiments, rehaussées par les magnifiques arbres du parc qui leur servent d’écrin, surplombent la Clery, donnant à l’ensemble un décor de carte postale.
L’histoire a laissé son empreinte en cet endroit, puisque c’est sur ce site que fut édifié au début du IXème siècle le Prieuré d’ Andrésis, rattaché à l’abbaye bénédictine de Saint Pierre le Vif à Sens. Ce prieuré comptait à son apogée une douzaine de bénédictins, et comportait probablement un cloître. La pièce d’eau face au Ratelet n’est autre que l’agrandissement de l’ancien vivier monastique qui assurait leur nourriture aux bénédictins pendant les longues périodes prévues dans leur Règle sans consommation de viande.
L’existence de ce Prieuré est largement évoquée dans divers écrits d’époque. On a pu le situer avec précision sur l’emplacement du Ratelet actuel à la suite de la découverte en cet endroit de sarcophages de notables ou de religieux carolingiens révélant l’existence d’un cimetière attaché à un édifice religieux, et en raison de la présence de piliers médians dans la cave à double voute du château correspondant à des travaux de rénovation effectués par Robert II le Pieux au début du XIème siècle.
Le Prieuré d’Andrésis n’a pas résisté aux invasions successives de la guerre de cent ans, ce qui aurait été grand malheur si Claude Cordelle n’avait profité de la beauté du paysage rendu vierge pour y édifier la demeure actuelle.
Le Château de Montalan
En arrivant de Chantecoq, par le plateau des Genêts, on aborde le territoire de la commune, et aussitôt l’œil est attiré vers la colline située à gauche, au nord-est du confluent de la Clery avec le Pense-Folie, où se dresse, fière sentinelle surplombant la vallée, le Château de Montalan.
Site d’une ancienne Maison-Fort, qui avait nom Mal Talent, c’est-à-dire méchanceté, mauvaises grâces, défauts qu’on attribuait aux premiers seigneurs du lieu, dans les années 1200, un beau Château Renaissance y vit le jour au XVIème siècle, achevé par Philippe de Vieilchastel en 1550. Il comportait trois pavillons alignés, situés à l’intérieur d’un socle muré, garni d’une tour à chaque extrémité, avec pont-levis.
La guerre de cent ans et les guerres de religion eurent raison de ces édifices, mais le promeneur se consolera en admirant la belle demeure actuelle, son parc descendant en paliers vers la rive de la Clery, et ses admirables frondaisons surplombant le reste des anciennes douves.
Le Château de Pennery
Du fait de l’éloignement du centre paroissial, le domaine de Pennery, quoique d’une ancienneté reconnue, reste mal défini sur un plan historique.
Il tire vraisemblablement son appellation du terme « pennerie », diminutif de paneterie, car à l’époque carolingienne il est probable que ce lieu servait de garde et de distribution de pain pour les nombreux bûcherons et ferrons qui fréquentaient cet endroit riche en forêts et en minerais de fer.
Le lieu doté d’une motte, autrement dit d’une butte palissadée, est devenu un petit château fort à l’époque féodale, régentant le territoire avoisinant qualifié de Motteux, c’est-à-dire soumis à la motte de Pennery.
A l’instar des autres demeures historiques de Saint-Hilaire-les-Andrésis, le château d’origine fut totalement anéanti au moment des invasions anglaises. Pennery dévasté devait rester inhabité durant de nombreuses années avant d’être reconstruit au début du XVIème siècle et restauré autour des années 1700 par Nicolas de Gauville, capitaine de cavalerie, qui donna en partie aux lieux leur disposition actuelle.
Les Andrésis
L’existence d’un mur d’enceinte ne permet pas au promeneur d’apprécier pleinement la beauté de cette vaste demeure au passé chargé d’histoire. C’est en effet à l’époque de Pierre 1er de Courtenay, frère du roi Louis VII, qu’un premier château fut édifié au XIIème siècle sur le site, appelé château des Prez. L’ensemble du domaine comprenait à l’époque une maison forte, des fossés, des fermes, des vergers, des vignes, des bois et des moulins sur la rivière. Le rectangle d’eau qui entoure encore maintenant les Andrésis n’est autre que les douves de cet ancien château.
Cette construction ne résistera pas à la première invasion de la cruelle guerre de cent ans menée par Robin Canolle en 1358.
Ce n’est qu’au milieu du XVème siècle environ que le site prendra l’appellation actuelle des Andrésis, avec la construction d’une maison en vue d’héberger le prieur, puis l’édification d’un nouveau prieuré en raison de la destruction du prieuré initial situé à l’emplacement du Ratelet actuel. L’activité de ce nouveau prieuré se poursuivra avec des hauts et des bas jusqu’à la révolution française.
Les moulins de la Clery
Le Foulon :
Site d’un ancien fourneau des forges d’Andrésis, le Foulon doit son appellation actuelle à la reconversion du lieu en 1520, époque où fut construit un moulin à foulon, destiné à comprimer les étoffes pour les rendre plus fermes, plus serrées. Ce type de moulin entraîne grâce à la force hydraulique des pilons verticaux ou des maillets inclinés qui frappent tour à tour sur toutes les parties du drap, lequel est placé dans une espèce d’auge circulaire contenant des eaux alcalines où l’étoffe est tournée et remuée en tout sens. Le saut de moulin sur la rivière est suffisamment important pour avoir permis par la suite, grâce à la mise en place d’une turbine hydraulique, la fourniture d’électricité au château de Montalan lors de la dernière guerre. Mis en valeur depuis quelques années par ses propriétaires actuels, le Foulon repose maintenant dans un ilot de verdure qui rend ce lieu particulièrement attachant.
Le Moulin des Andrésis :
En suivant le GR 32 depuis Montalan jusqu’en centre bourg, un léger détour par un petit chemin rural vous mènera jusqu’au ravissant moulin des Andrésis, au carrefour de la Clery et des nombreuses dérivations qu’elle possède en cet endroit.
Le Moulin du Liard :
Cet endroit entouré aujourd’hui de grilles imposantes a sans doute été le site dès avant 1200 d’un moulin installé par les moines du Prieuré des Andrésis voisin, afin de favoriser l’extraction d’un bras d’eau asséché par détournement du cours (ce bras d’eau existe toujours entre le Liard actuel et la pièce d’eau du Ratelet), en vue d’une activité piscicole. Devenu moulin du Ratelet durant la Renaissance, ce qui prouve son attachement à la demeure voisine, il prit le nom de moulin du Liard probablement en raison du patronyme attaché à l’un de ses propriétaires.
Le Moulin des Bois :
Ancien moulin des Cuissards, nom que revêtait le château de Saint-Phal auquel il était rattaché, cette belle construction étend ses bâtiments dans le cadre romantique que lui confèrent les bras de la Clery et les peupleraies au milieu des prés.